Lorsque l’on prépare une séquence d’enseignement, il faut toujours penser aux objectifs pédagogiques. En effet, la question à se poser serait : « A la fin de ma séance/séquence d’enseignement que voudrais-je que mon public ait retenu ? »

Pour cela, vous devez penser à des objectifs qui soient spécifiques, opérationnels, abordables et quantifiables. Pour amener votre public cible vers ces objectifs, il y a un mode opératoire à respecter.

Il s’agit ici de la base d’une bonne didactique.

Le bonheur, c’est la poursuite d’objectifs réalisables.

Anonyme

La structure de votre objectif

 L’objectif devrait s’écrire d’une certaine manière. En outre, vous devez vous placer dans un certain état d’esprit. Vous devez avoir la volonté de transmettre un savoir et surtout, vous devez vouloir qu’en face, votre public cible sache faire quelque chose en sortant… qu’il en soit capable.

Il s’agit donc de dire :

« A la fin de la séance/séquence, l’élève/l’étudiant sera capable de … »

C’est dans le « de… » que s’inscrit l’idée d’un vocabulaire précis et éprouvé, et connu de tous les experts en pédagogie.




Développer une habilité cognitive

Ce vocabulaire doit se faire en fonction de l’habilité cognitive que vous souhaitez travailler. Benjamin Bloom a élaboré une taxonomie au début des années 1950 qui permet d’identifier six habilités cognitives :

–       la connaissance
–       la compréhension
–       l’application
–       la synthèse
–       la création
–       l’évaluation

Le vocabulaire

Il est en général essentiel, selon moi, d’en travailler plusieurs et, dans un cadre scolaire, d’en évaluer plusieurs et de fixer les objectifs en utilisant les verbes suivants :

  • Connaissance : arranger, définir, dupliquer, étiqueter, lister, mémoriser, nommer, ordonner, identifier, relier, rappeler, répéter, reproduire.
  • Compréhension : classifier, décrire, discuter, expliquer, exprimer, identifier, indiquer, situer, reconnaître, rapporter, reformuler, réviser, choisir, traduire.
  • Application : appliquer, choisir, démontrer, employer, illustrer, interpréter, opérer, pratiquer, planifier, schématiser, résoudre, utiliser, écrire.
  • Analyse : analyser, estimer, calculer, catégoriser, comparer, contraster, critiquer, différencier, discriminer, distinguer, examiner, expérimenter, questionner, tester, cerner.
  • Synthèse : arranger, assembler, collecter, composer, construire, créer, concevoir, développer, formuler, gérer, organiser, planifier, préparer, proposer, installer, écrire.
  • Évaluation : arranger, argumenter, évaluer, rattacher, choisir, comparer, justifier, estimer, juger, prédire, chiffrer, élaguer, sélectionner, supporter.

De l’objectif général à l’objectif spécifique

Au départ d’une séquence qui se compose de plusieurs séances, on a toujours un ou plusieurs objectifs généraux. C’est en partant de l’objectif général que l’on va tenter d’écrire des objectifs spécifiques.

On peut donner l’exemple d’un cours d’histoire donné au collège, où l’on souhaite que les élèves sachent analyser un document iconographique (une image).

Ainsi, on obtient comme objectif général : « A la fin de la séquence, l’élève sera capable d’analyser un document iconographique ». Il s’agit d’un objectif louable pour un enseignant de vouloir qu’un élève en soit capable. Cependant, il faut savoir que cela n’est pas inné et nécessite donc de passer par différentes étapes que l’enseignant identifie et inscrit comme objectif spécifique :

« Objectifs spécifiques et opérationnels :

A la fin de la séance :

–       L’élève sera capable de présenter un document iconographique selon la méthode vue en classe.
–       L’élève sera capable de distinguer la dénotation (décrire les éléments d’un document) de la connotation (interpréter les éléments d’un document)
–       L’élève sera capable de rédiger en quelques lignes les éléments de son interprétation.»

Prévoir la consigne et l’activité…

En prenant le temps d’écrire ses objectifs, on gagne deux choses. On génère de la clarté et de la visibilité pour soi et on crée de la sécurité pour le public cible qui sait maintenant où on va aller ensemble.

On génère de la visibilité pour soi, en ce sens que la rédaction de la séance d’enseignement et des consignes qui en découlent sont plus faciles à rédiger. En outre, l’enseignant gagne du temps car il évitera de se disperser et de se perdre dans ses sources aussi diverses que variées.

Pour aller plus loin, je vous conseille l’ouvrage de référence Comment définir des objectifs pédagogiques de Robert F. Mager.

Et vous, qu’en pensez-vous? N’hésitez pas à écrire un commentaire sous cet article.

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